Si chaque 1er février les prix des autoroutes sont augmentés, notamment pour coller à l’inflation, celle de 2023 avait été salée : 4,75 %. Sans surprise, ils ne baisseront pas dans un futur proche mais «l’année prochaine, il y aura une hausse qui sera limitée, une hausse qui sera inférieure à 3 %», a en revanche promis Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, sur RMC.
Alors que Beaune dit avoir entendu çà et là «beaucoup d’intox», il affirme que cette hausse sera effective au 1er février 2024. «Rien avant, rien notamment pour les vacances de Noël et ceux qui partent en voiture en famille», précise le ministre des Transport.
Menace de Vinci
Le gouvernement se voulait ferme sur cette augmentation de 3 %, mais le groupe Vinci Autoroute, parmi les leaders du marché de la concession autoroutière qui engendre des profits records, avait affirmé que ses péages augmenteraient de 5 % si la taxe sur les concessions d’autoroute prévue dans le projet de budget 2024 était mise en œuvre.
Le directeur général adjoint de Vinci et président de Vinci autoroutes, Pierre Coppey, avait le 13 novembre qualifié cette taxe de «mauvaise idée que nous contestons et que nous contesterons par tous les moyens». «Cela va se jouer sur le terrain de la justice administrative, de la justice constitutionnelle et le cas échéant de la justice européenne, mais peut-être trouvera-t-on une solution avant», avait-il prévenu.
Mais le ministre martèle ce mercredi que la hausse évoquée par Vinci, «c’est non. C’est l’Etat qui à la fin prend un texte juridique qui valide cette évolution des péages». Et d’ajouter qu’«il y a eu beaucoup parfois [sic] de mensonges liés à cette taxe sur les sociétés de concessionnaires d’autoroute. Elle n’a aucun impact sur l’évolution des péages».
La taxe contre les superprofits autoroutiers en jeu
Cet impôt sur «les infrastructures de transport de longue distance», qui vient cibler en creux les superprofits des sociétés autoroutières, décidé par Bercy au nom de la transition écologique, doit rapporter 600 millions d’euros par an dès 2024. Les trois quarts des recettes reviendraient du secteur routier et un quart de l’aérien, selon le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.
Cette taxe sur les autoroutes et certains aéroports «va aussi financer des investissements dans les bornes électriques, ça va aussi financer le leasing social pour que cela soit moins cher d’avoir une voiture électrique, ça va aussi financer l’achat de nouveaux trains», a expliqué Clément Beaune ce mercredi.