Il est trop tôt pour estimer l’impact sur le trafic. Mais ce jeudi 21 mars, la CGT - premier syndicat de la RATP - appelle à la grève pour le jeudi 4 avril, afin de réclamer le versement dès les prochains mois d’augmentations de salaires négociées avec la direction de la régie de transports franciliens. «Malgré le plan média de la direction, sur les fameux 100 euros par mois d’augmentation de salaire à la RATP, les agents n’en verront pas la couleur, en réalité qu’après Noël», soit janvier 2025, explique la CGT dans un communiqué publié ce jeudi matin. La centrale fustige «un tour de passe-passe servant à leurrer les agents, comme nous le dénoncions à la sortie de cette parodie de négociation le 6 février».
De son côté, la CGT maintenance RATP, particulièrement mobilisée ces dernières années, explique à Libération qu’elle doit se réunir le 29 mars pour réfléchir à sa participation au mouvement concernant les négociations annuelles obligatoires (NAO) mais aussi leur protocole de carrière spécifique.
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L’augmentation proposée par la RATP pour 2024 représente une hausse moyenne de 4,2 % pour tous les salariés du périmètre historique de la RATP en Ile-de-France, soit 1 300 euros sur une année de salaire, selon le groupe public. Cette mesure équivalente à 15 points d’indice se décline en deux temps avec une première augmentation au 1er juin suivie d’une autre le 1er décembre.
La CGT revendiquait de son côté une augmentation salariale de 50 points d’indice «pour tous» et une indexation des salaires sur l’inflation, ainsi que des négociations pour passer à 32 heures de travail hebdomadaire. Ce dernier, contrairement aux trois autres syndicats représentatifs, a par ailleurs refusé de signer fin février l’expérimentation de la semaine de 4 jours sans diminution du temps de travail.
Préavis pendant les JO
Les deuxièmes et troisièmes syndicats de la RATP, FO et Unsa, qui ont signé les NAO, n’ont en toute logique pas déposé de préavis pour jeudi 4 avril. «Nous privilégions la mesure égalitaire plutôt que la revalorisation de la valeur du point : 100 euros brut mensuels pour un cadre supérieur comme pour un opérateur», explique Laurent Djebali, secrétaire général FO RATP. Mais ces deux organisations ont en revanche suspendu mi-mars leur participation aux négociations concernant notamment les Jeux olympiques, accentuant un peu plus la pression sur la direction à l’approche de la compétition et illustrant le dialogue social tendu dans la régie. Force ouvrière avait d’ailleurs annoncé un préavis de grève à partir du 19 mars, jour d’une mobilisation intersyndicale pour les salaires des 5,7 millions d’agents publics, au 8 septembre.
La «trêve sociale» espérée par Tony Estanguet, président du comité d’organisation de Paris 2024 bat de l’aile. Fin janvier, la CGT avait d’ailleurs déjà déposé un préavis de grève le 29 janvier et qui court du 5 février au… 9 septembre, au lendemain de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques. Un texte parfois interprété à tort comme une mobilisation sur toute la période, mais qui permettait en fait de maintenir la pression sur la direction sur les principaux dossiers. La journée de grève du 4 avril est un nouveau cran du compte à rebours social, à trois mois et demi du début des JO.