Les affaires reprennent dans le ciel de Londres. «Nous pouvons confirmer que Heathrow est ouvert et pleinement opérationnel», a déclaré un porte-parole de l’aéroport ce samedi, appelant les passagers à «vérifier» auprès de leur compagnie aérienne les informations concernant leur vol. La fermeture de cet aéroport, l’un des plus fréquentés au monde, a entraîné une journée de chaos dans le transport aérien mondial.
Paralysie
Dans la nuit de jeudi à vendredi, un important incendie s’est déclaré vers 23 h 30, dans le poste de transformation électrique de Hayes, dans la banlieue ouest de Londres. Quelque 16 000 foyers ont été affectés par la panne, et de nombreuses entreprises du coin, dont la plus grande : l’aéroport d’Heathrow. «Il y avait un générateur de secours mais il a également été affecté par le feu, ce qui illustre à quel point [cet incident] est inhabituel et sans précédent», a expliqué le ministre de l’Energie, Ed Miliband sur Sky News. Sans électricité, impossible donc de coordonner les dizaines d’avions qui décollent chaque heure d’Heathrow. C’est donc tout l’aéroport qui s’est retrouvé ce vendredi à l’arrêt.
Un incendie pas criminel
Dans la journée ce vendredi, la police antiterroriste de Londres a annoncé enquêter sur l’incendie qui a entraîné la fermeture de l’aéroport. Elle a été saisie «par précaution», étant donné la localisation de l’incendie et son «impact sur une infrastructure nationale critique». Cependant, explique la police, il n’y a pas à ce stade «de signe d’acte intentionnel». En fin de journée, les pompiers londoniens en sont venus aux mêmes conclusions : cet incendie «ne semble pas suspect» et l’enquête «va se concentrer sur l’équipement de distribution électrique», a indiqué la London Fire Brigade dans un communiqué.
Une dépendance critiquée
Que l’incendie soit criminel ou non, il a surtout révélé la vulnérabilité de l’aéroport. «Comment se fait-il qu’une infrastructure stratégique […] soit totalement dépendante d’une seule source d’électricité sans alternative ? Si c’est le cas, comme cela semble l’être, c’est un manquement clair d’organisation de la part de l’aéroport», a dénoncé vendredi sur X le directeur général de l’Association internationale du transport aérien (IATA), Willie Walsh. Pour cet ancien patron de la compagnie britannique British Airways, l’incident «soulève de graves questions». «Des questions se posent sur la façon dont [cet incident] s’est produit et sur les mesures à prendre pour éviter que les perturbations d’ampleur que nous avons constatées ne se reproduisent», a reconnu un porte-parole du Premier ministre, Keir Starmer, en marge d’une réunion interministérielle.