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Cibles

«Sabotage» sur la ligne TGV dans le Sud-Est : les enquêteurs privilégient la piste de la mouvance d’ultragauche, selon France Info

Les services de police travaillent sur les actes de vandalisme à l’origine des perturbations lundi sur la ligne TGV mais aussi sur un sinistre qui s’est déclenché non loin de là dans la même nuit, dans une carrière d’un groupe BTP. Un «mode opératoire» comparable à celui de «l’ultragauche», affirme la radio.

Après l'incendie de 16 câbles de fibre optique, les cheminots réparent le sinistre, lundi 27 octobre. (Olivier Chassignole/AFP)
Publié le 28/10/2025 à 8h28

La circulation sur la ligne à grande vitesse dans le Sud-Est, qui a perturbé les déplacements d’au moins 50 000 voyageurs lundi en raison de probables actes de vandalisme dans la nuit de dimanche à lundi, a repris progressivement lundi en fin d’après-midi. Les enquêteurs se penchent maintenant sur les deux incidents qui ont provoqué l’annulation ou le retard d’une centaine de TGV. D’abord un incendie vers 4 heures du matin sur des câbles de signalisation et de communication, sur la ligne à grande vitesse au sud de Valence (Drôme). Un sinistre qui a brûlé 16 câbles de fibre optique connectés au réseau ferroviaire. Ensuite, un vol de câbles caténaires vers 6 h 30 près de Bollène (Vaucluse), sur la ligne classique, qui a limité le report des TGV sur cette voie.

«La carrière était la piste principale»

Ce qui intrigue les enquêteurs de la section de recherches de Grenoble, c’est un autre incendie qui s’est déclenché dans la même nuit, tout près de la ligne LGV, sur la commune de Saint-Marcel-lès-Valence, à moins de 200 mètres d’un petit local en béton en bordure des rails de la ligne à grande vitesse (LGV) Sud-Est. Ce sinistre s’est déclenché dans une carrière d’un groupe BTP, Cheval, où une installation et des engins de chantier ont brûlé. Le groupe assure, dans un communiqué, que son bâtiment de transformation de matériaux, au cœur de la carrière dont les limites jouxtent la voie ferrée, ainsi que cinq engins de chantier «stationnés à plusieurs centaines de mètres les uns des autres» ont été incendiés, pour un préjudice «estimé à plusieurs millions d’euros».

Lundi, les enquêtes en cours n’avaient pas permis d’établir auprès de l’AFP de lien entre ces sinistres qui visaient une carrière du groupe Cheval, qui travaille sur un échangeur de l’autoroute A7 contesté localement, et le sabotage de câbles de la ligne LGV. Mais France Info indique ce mardi 28 octobre qu’une source proche du dossier affirme que «la carrière était même la cible principale, avant que les incendiaires ne ciblent, par opportunité, les câbles SNCF, situés à proximité.»

Une «étrange revendication»

Selon France Info, une source proche du dossier considère que le «mode opératoire est comparable à ce que l’on a pu voir de la part de l’ultragauche» qui a profité de la période de vacances pour obtenir une «visibilité maximale». France Info rappelle que la région drômoise est connue pour être «un lieu d’action privilégiée de cette mouvance, notamment sur des chantiers».

La radio relève également la publication lundi d’une revendication publiée sur «la plateforme anarcho-libertaire Indymedia». Il s’agirait «d’un poème d’une trentaine de lignes, intitulé “Attaque contre Cheval BTP et la SNCF”». «L’incendie nous a fait du bien», écrit l’auteur, qui fait aussi référence «à d’autres projets routiers contestés, comme celui de l’A69 entre Toulouse et Castres ou de Saint-Péray en Ardèche», précise la radio qui rappelle, néanmoins, qu’à ce stade, «toutes les hypothèses sont encore sur la table.»