Menu
Libération
Pétrole

Selon la CGT, l’arrêt de la raffinerie de Normandie a débuté vendredi soir

Selon le syndicat, la plus grande raffinerie de France, en grève depuis le 7 mars, est en train d’être mise à l’arrêt. D’autres pourraient suivre très bientôt.
La raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l'Orcher. (Benoit Tessier/REUTERS)
publié le 18 mars 2023 à 15h10
(mis à jour le 18 mars 2023 à 15h17)

C’était attendu, c’est maintenant tangible. La plus grande raffinerie de France (22 % des capacités de raffinage du pays) est en train d’être arrêtée, a annoncé la CGT ce samedi à l’AFP. C’est le secrétaire général de la CGT de la plateforme TotalEnergies, Alexis Antonioli, qui l’a déclaré : «Les unités s’arrêtent depuis vendredi soir.»

L’arrêt des expéditions par les grévistes engendre «de fait, l’arrêt des installations», a poursuivi le syndicaliste, «les stocks étant déjà pleins» sur le site de la raffinerie. Une information partiellement confirmée par la direction du groupe TotalEnergies. «Les expéditions sont bloquées côté raffinage, ce qui induit un fonctionnement différent sur les très nombreuses unités de production, a-t-elle indiqué à l’AFP. Notre priorité est de maintenir la sécurité ce qui nous conduit à mettre certaines unités en recirculation préférentiellement ou à en arrêter certaines si nécessaire pour garantir la gestion des stocks.» La direction affirme aussi que «d’autres unités de la plateforme restent en exploitation normale et assurent leur production».

Cela pourrait ne pas durer, à en croire Eric Sellini, coordinateur syndical CGT TotalEnergies, qui précise que «les opérations [d’arrêt] sont programmées jusqu’à lundi soir». Il a assuré à l’AFP qu’il n’y a «plus rien qui sort» de la raffinerie.

La raffinerie de Normandie pourrait être la première d’une série, selon lui. Jusqu’à présent, les grévistes s’étaient contentés de bloquer les expéditions de carburant, mais les plateformes continuaient à produire. Outre la raffinerie PétroIneos de Lavéra (Bouches-du-Rhône), dont la CGT a indiqué vendredi que ses expéditions étaient stoppées et prédit la mise à l’arrêt pour lundi après-midi «au plus tard», la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime, qui représente 20 % des capacités de raffinage du pays) pourrait être mise hors service lundi ou mardi, faute de pétrole brut à raffiner, en raison d’une grève au dépôt du Havre. La direction d’Esso-ExxonMobil, contactée par l’AFP, n’était pas joignable dans l’immédiat.

Le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, a laissé entendre ce samedi que le gouvernement pourrait procéder à des réquisitions en cas d’arrêt de raffineries par les salariés en grève contre la réforme des retraites.