Le géant européen de l’automobile Stellantis s’apprête à mettre temporairement à l’arrêt cinq de ses usines en Europe, d’après les Echos mardi 23 septembre au soir, en plus de l’usine française de Poissy, près de Paris, où 2 000 salariés seront au chômage partiel en octobre.
Les usines concernées se trouvent en Allemagne, en Italie, en Pologne et en Espagne, d’après le journal. Contactée, l’antenne française de Stellantis n’a pas confirmé la suspension d’activité dans les autres usines européennes. Mais un porte-parole du groupe en Italie a confirmé dans un communiqué la fermeture temporaire, sur le site de l’usine de Pomigliano près de Naples, de la ligne de production du modèle Panda de Fiat, du 29 septembre au 6 octobre, et de celle de l’Alfa Romeo Tonale, du 29 septembre au 10 octobre.
Une situation «chaque jour plus critique»
Comme à l’usine de Poissy, où Stellantis justifie son choix par le «marché difficile en Europe» et la volonté d’adapter «au mieux ses stocks avant la fin de l’année», le quatrième constructeur mondial indique adopter cette mesure en Italie pour «rééquilibrer la production» avec «la demande effective».
Automobile
Biagio Trapani, le secrétaire général de la Fédération italienne de la métallurgie (FIM), cité par des médias, a estimé que «la situation de l’usine Stellantis de Pomigliano d’Arco devient chaque jour plus critique, miroir de la crise profonde qui touche tout le secteur de l’industrie automobile». Il réclame une rencontre d’urgence avec la direction du groupe.
Craintes de fermetures
De son côté, un porte-parole de Stellantis en Pologne a confirmé mardi que «des jours d’arrêt sont prévus sur le site de Tychy», dans le sud du pays, sans pour autant préciser quand et combien. D’après les Echos, ce site sera fermé pendant neuf jours au mois d’octobre.
Les autres usines concernées, toujours d’après le quotidien, sont celles d’Eisenach en Allemagne, qui devrait fermer cinq jours et celles de Saragosse et Madrid en Espagne (respectivement sept et quatorze jours). Ces décisions laissent craindre aux syndicats la fermeture à venir d’usines Stellantis, dans un contexte très difficile pour l’industrie automobile européenne, entre guerre commerciale, marché en berne mais aussi et surtout concurrence agressive venue de Chine.
C’est du «jamais-vu»
A Poissy, les syndicats du site français ont appris la nouvelle lundi matin durant une réunion extraordinaire du comité social et économique (CSE), a précisé Jean-Pierre Mercier, représentant de SUD. La dernière usine de montage automobile d’Ile-de-France a annoncé «l’arrêt de la production sur quinze journées de travail, du 13 au 31 octobre, ceci afin d’adapter son rythme de production à un marché difficile en Europe, en pilotant au mieux ses stocks avant la fin de l’année», a détaillé le quatrième groupe automobile mondial.
Emploi
C’est «du jamais-vu à Poissy», a assuré Jean-Pierre Mercier, représentant SUD. Le syndicaliste se dit «convaincu» que «la direction accélère le plan de fermeture de l’usine», alors que la production de l’Opel Mokka s’arrêtera en 2028 et qu’«aucun nouveau véhicule n’est annoncé». De son côté, l’entreprise assure que «des travaux seront réalisés pendant l’arrêt de la production, et des séances de formation seront organisées pour continuer à travailler sur la performance industrielle du site».
Stellantis n’est pas le seul constructeur européen à rencontrer des difficultés : vendredi, le géant Volkswagen, fleuron en crise de l’industrie automobile allemande, a revu à la baisse ses prévisions pour 2025 et prépare la suppression de 35 000 postes en Allemagne.