Ce mardi 28 mai, l’intersyndicale cheminote au complet se mobilise contre «la casse organisée» de Fret SNCF. Car les représentants des travailleurs et les associations défendant ce mode de transport plus écologique ont toutes les raisons d’être inquiets : le gouvernement compte scinder l’entreprise en deux, sous la pression de l’UE.
En janvier 2023, la puissante direction générale de la concurrence de la Commission européenne annonce qu’elle ouvre «une enquête approfondie afin de déterminer si certaines mesures de soutien françaises en faveur de Fret SNCF [sont] conformes aux règles de l’UE en matière d’aides d’Etat». Montant de l’ardoise : 5,3 milliards d’euros. Cette procédure menace l’entreprise : si la Commission estime les accusations justifiées, Fret SNCF pourrait être liquidée. En mai 2023, le gouvernement annonce qu’il négocie avec l’instance européenne. Il veut «une solution de discontinuité», analyse quatre mois plus tard Clément Beaune, alors ministre des Transports, c’est-à-dire la scission de Fret SNCF en deux entités au 1er janvier 2025 : l’une chargée du transport de marchandises, l’autre de la maintenance des locomotives. Et le ministre de préciser : «Pour éviter que les nouvelles sociétés ne soient jugées trop proches de Fret SNCF, 23 lignes de trains entiers, soit 30 % du trafic, devraient être cédées à d’autres entreprises, ainsi que 62 locomotives.» «Le gouvernement s’est précipité, analyse Thierry Nier, secrétaire généra