Les effets n’auront pas tardé à se faire sentir. Après la mise en place le 1er février de nouveaux droits de douane des Etats-Unis vers ses voisins canadien et mexicain ainsi que contre la Chine, les constructeurs automobiles européens ont vu leurs valeurs fortement reculer, lundi 3 février, à l’ouverture des bourses européennes. Vers 9 h 20, heure française, Stellantis dégringolait de 5,94 % et Renault perdait 2,38 % à Paris. En Allemagne, Mercedes reculait de 5,06 %, BMW de 4,86 % et Volkswagen de 5,80 %. A Stockholm, Volvo perdait 4,88 %. Le secteur automobile n’est pas le seul touché. Lundi, les indices boursiers européens dévissaient généralement, à commencer par Paris (-1,57 %) et Franfort (-1,66 %).
Offensive
«Une décision qui se retournera certainement contre lui et finira en catastrophe pour tout le monde», a commenté Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquotebank. Si Donald Trump a certes annoncé qu’il allait discuter lundi matin avec le Premier ministre canadien démissionnaire Justin Trudeau ainsi qu’avec le gouvernement mexicain, il a aussi estimé qu’il pourrait tout aussi bien ajouter de nouveaux droits de douanes en réponse aux représailles annoncées par Ottawa durant le week-end. Samedi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau annonçait 25 % de droits de douane sur les produits américains, pour un total de 155 milliards de dollars canadiens, soit 102 milliards d’euros.
Dès son arrivée à la tête des Etats-Unis, Donald Trump a entamé une bataille commerciale contre ses voisins et la Chine. Les marchés financiers mondiaux ont été mis sous pression après que Trump a imposé des droits de douane de 25 % sur le Canada et le Mexique, ainsi qu’une taxe de 10 % sur la Chine au cours du week-end. Des droits de douane sur l’Europe seront «certainement imposés», a par ailleurs assuré le nouveau président américain, sans donner plus de précision, alors que Bruxelles a toujours insisté sur le fait d’éviter un conflit commercial avec les Etats-Unis. L’Union européenne a assuré dimanche qu’elle riposterait «fermement» si Donald Trump lui imposait des droits de douane, déplorant ceux déjà annoncés à l’encontre du Canada, du Mexique et de la Chine.