Les 46 cabines de Papang, du nom de l’unique rapace de La Réunion, devraient s’envoler avant Téléo, dont le lancement a été repoussé à l’an prochain à Toulouse. A la mi-janvier, Saint-Denis, 150 000 habitants, doit en effet inaugurer un téléphérique urbain de 2,7 km de long. «Le premier de France», assurent ses promoteurs, puisque le téléphérique de Brest ne traverse qu’une rivière et celui de Grenoble n’a qu’une portée touristique. Au-delà de cette course aux œufs suspendus, c’est un événement à La Réunion où, faute de neige, il n’y a pas de ski et donc aucune possibilité de monter dans de tels engins jusqu’ici. «Je vais l’essayer pour le côté attraction, pas comme moyen de transport», sourit Ingrid, en revenant des courses, alors que les derniers essais se déroulent trente mètres pile au-dessus de sa tête. «J’ai le vertige, j’ai peur qu’il tombe, lance Léa, une lycéenne qui attend le bus. Mais ça m’excite, je vais le prendre, c’est sûr !» Une camarade opine : «Ce sera peut-être mieux que le bus, souvent en retard ou archi plein.»
Le jour J, ce sera donc la fête : la Communauté intercommunale du Nord (Cinor) et Saint-Denis ont invité groupes de musique, conteurs, gens du cirque et grapheurs. «On attend beaucoup de monde, surtout des curieux», prévoit Sophie Bousdira, chargée de la médiation. Jean-François Grondin, 44 ans, est le premier Réunionnais à être monté dans une des cabines. Le chanceux travaille pour une des entreprises du c