Une décision officiellement motivée par des nécessités environnementales. Le gouvernement a annoncé jeudi matin l’abandon du projet d’extension de l’aéroport francilien Roissy-Charles-de-Gaulle. Le terminal 4 aurait dû ouvrir ses portes en 2028 pour accueillir en vitesse de croisière 40 millions de passagers moyennant un investissement de 7 à 9 milliards d’euros. Dans un entretien au Monde, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a expliqué que ce projet d’infrastructure était devenu «obsolète» car il «n’a pas fait suffisamment la preuve de sa compatibilité avec les exigences croissantes en matière de réduction des impacts environnementaux du secteur aérien et n’intègre pas suffisamment le développement à venir de l’avion vert».
Mais le fait est que, bien avant l’annonce du gouvernement, plus aucun responsable du secteur du transport aérien ne croyait à la faisabilité d’un tel projet à Roissy. Avant tout pour des raisons économiques et pas vraiment écologiques. Et pour cause, l’idée de construire un quatrième terminal sur l’aéroport de Roissy a germé à une époque où les déplacements en avion augmentaient mécaniquement de 5 % par an. Mais la crise sanitaire, et plus généralement une remise en cause des voyages en avion, émetteurs de gaz à effet de serre – le flygskam, «honte de l’avion», mouvement lancé en Scandinavie – sont passés par là.
Tout le monde était contre
Depuis bientôt un an, le transport aérien tourne ainsi à 30 % de ses capacités. Le secteur a d