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Libération
«Totems d’extrême droite »

Tesla : des Français assignent la marque en justice en raison du comportement de Musk

Une dizaine de clients qui ont un contrat de leasing pour des Tesla ont lancé une procédure devant le tribunal de commerce de Paris pour que leur contrat soit résilié. Ils dénoncent le symbole d’extrême droite que ces voitures électriques sont devenues.
Les voitures Tesla n'ont plus la cote. (Alex Martin/AFP)
publié le 11 juin 2025 à 12h07

Ils en ont marre d’être associés à l’image d’un complotiste, antisémite et anti-LGBT. Une dizaine de clients français de Tesla qui considèrent qu’ils ne peuvent plus conduire tranquillement ces véhicules devenus des «totems d’extrême droite» ont assigné la marque en justice pour faire résilier leur contrat, ont annoncé ce mercredi 11 juin leurs avocats.

Pour Patrick Klugman et Ivan Terel, leurs conseils, «du fait des agissements d’Elon Musk […], les véhicules de la marque Tesla sont devenus des symboles politiques forts et apparaissent désormais comme de véritables «totems» d’extrême droite, au grand dam de ceux qui en avaient fait l’acquisition à la seule fin de disposer d’un véhicule innovant et écologique». «Les clients de Tesla subissent un préjudice direct et concret qui les empêche de jouir de leur voiture», précisent les avocats du cabinet GKA dans un communiqué.

Les plaignants ont assigné la marque devant le tribunal de commerce de Paris, demandant la résiliation de leur contrat de leasing (d’une durée de quatre ans en général, avec la possibilité d’acheter le véhicule à la fin) et le remboursement des frais de justice. Ils cherchent à attirer d’autres clients dans la procédure.

«Avant qu’Elon ne devienne fou»

Alors que Tesla dominait le marché de l’électrique, ses ventes ont été presque divisées par deux en Europe depuis le début de l’année 2025. Cette baisse est notamment attribuée aux prises de position d’Elon Musk, entre son travail aux côtés du président américain Donald Trump et son soutien à des gouvernements d’extrême droite en Europe.

Les voitures Tesla, après avoir longtemps attiré des acheteurs soucieux de moins polluer, sont devenues des symboles roulants des prises de position de Musk, incendiées, visées par des campagnes de boycott, et avec des insultes envers leur conducteur. De nombreux propriétaires ont fini par apposer à l’arrière de leur Tesla un autocollant indiquant en anglais : «Je l’ai achetée avant qu’Elon ne devienne fou.»

«La situation est à la fois inédite et impossible pour les propriétaires français de Tesla, a précisé maître Klugman. Les prises de position de M. Musk ont créé un trouble de la jouissance. Nous pensons que M. Musk doit à l’acquéreur la possession paisible de la chose vendue.» Contacté mardi, Tesla n’a pas répondu.

Et si Elon Musk s’est fâché depuis avec Donald Trump, «l’alliance reste parfaite sur ce qui pose problème», a souligné Patrick Klugman. «Ce qui les oppose n’est pas le racisme, le complotisme, les saluts qu’on a pu qualifier de nazis. Ce sont les tarifs douaniers auxquels Musk s’oppose pour des raisons de business, et le budget» fédéral américain, a précisé l’avocat.