Depuis quelques mois bruissent les possibilités de voir d’autres compagnies ferrées s’engouffrer dans le tunnel sous la Manche. Ce mardi 8 avril, le groupe Ferrovie dello Stato Italiane (FS) annonce défier Eurostar avec un «plan de lancement d’une nouvelle liaison à grande vitesse» entre Paris et Londres d’ici 2029 «avec des rames inspirées du Frecciarossa», le TGV rouge italien. Le montant de ce chantier est conséquent : un milliard d’euros.
Le groupe italien ne part pas seul à l’assaut du rail franco-britannique. FS annonce avoir signé un protocole d’accord avec le consortium espagnol Evolyn, présenté depuis deux ans comme un concurrent potentiel d’Eurostar sur la liaison entre les capitales des deux pays. «Cette annonce fait suite à la confirmation par l’Office du Rail et de la Route du Royaume-Uni de la possibilité d’accès au dépôt de maintenance de Temple Mills, ouvrant ainsi la voie à l’entrée d’un nouvel opérateur entre Londres et Paris», précise par ailleurs le groupe FS. En début année, Virgin Group avait lui aussi annoncé un projet de ligne Paris-Londres à 830 millions d’euros, lui aussi d’ici 2029.
«Epine dorsale d’une mobilité efficace et respectueuse de l’environnement»
Le groupe FS est déjà connu des deux côtés de la Manche. En France, Trenitalia, filiale du groupe, opère une ligne Paris-Lyon-Milan depuis 2021, de retour depuis le 1er avril après un an et demi d’interruption suite à l’éboulement dans la Maurienne. L’entreprise italienne lance à la mi-juin un Paris-Marseille. D’ici quelques années, elle souhaite également lancer un Marseille-Gênes-Milan. Au Royaume-Uni, elle possède par ailleurs c2c, qui réalise une liaison entre Londres et Shoeburyness (Essex) et a 30 % dans Avanti West Coast, une compagnie qui opère plusieurs lignes dans tout le pays, jusqu’à Glasgow.
«Le train à grande vitesse est l’épine dorsale d’une mobilité efficace et respectueuse de l’environnement», assure, à raison, Stefano Antonio Donnarumma, administrateur délégué et directeur général du Groupe FS. Qui ajoute : «Une concurrence accrue contribuera à créer un secteur plus efficace et plus orienté vers le client, offrant une véritable alternative au transport aérien.» Un mantra répété à chaque nouvelle annonce de nouvelle ligne.
Un service Londres Marseille à terme ?
Cet investissement à un milliard d’euros intervient après que le groupe FS a annoncé en décembre son «Plan stratégique 2025-2029», soit «plus de 100 milliards» sur la table, dont une grande majorité sera destinée au ferré - le groupe détient aussi des infrastructures routières dans la Botte -, première brique d’un plan à 195 milliards d’euros sur dix ans annoncé en 2023.
Le groupe FS, qui affirme que «le lancement officiel du service sera déterminé en fonction de l’achèvement des autorisations techniques et d’infrastructure», annonce également que «des évaluations sont en cours pour d’éventuelles extensions du service Londres-Paris via Lille, Ashford, Lyon, Marseille et Milan».