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Libération
Loi des séries

Un Boeing 787 d’Air France se pose en urgence à cause d’une «odeur de chaud ressentie en cabine»

Un vol Paris-Seattle a été contraint de se dérouter vers un aéroport canadien, a fait savoir la compagnie française ce mercredi 8 mai. Le 787 «Dreamliner» de Boeing est au cœur d’une enquête de l’autorité américaine de la sécurité aérienne.
Un Boeing 787 d'Air France sur le tarmac de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, près de Paris, le 27 juin 2019. (Joel Saget/AFP)
publié le 8 mai 2024 à 16h03

La série noire se poursuit pour l’avionneur américain. Un Boeing 787 d’Air France, qui assurait un vol Paris-Seattle, a été dérouté mardi vers un aéroport canadien à la suite de «l’apparition d’une odeur de chaud ressentie en cabine», a admis ce mercredi 8 mai la compagnie aérienne. «Cette décision a été prise conformément aux procédures du constructeur, aux consignes de la compagnie et en application du principe de précaution. L’avion a atterri normalement à Iqaluit [ville du nord-est du Canada, NDLR] à 10 h 44 heure locale» mardi, est-il précisé dans un communiqué.

Selon un porte-parole, «les premières vérifications du mécanicien Air France détaché sur place ne font remonter pour l’instant aucune anomalie. Ces vérifications continuent».

«Air France suit scrupuleusement les demandes et recommandations des autorités françaises et internationales. Aucune réserve n’a été émise concernant les flottes de Boeing 787 et 777 opérées par notre compagnie», a rappelé cette dernière. Les passagers du vol dérouté ont pour leur part été acheminés vers l’aéroport de New York-JFK avant un réacheminement vers Seattle «dans les meilleurs délais».

Boeing traverse une passe difficile après plusieurs incidents. Trois des quatre modèles d’avions commerciaux actuellement fabriqués par le groupe américain sont officiellement visés par une enquête de l’Agence américaine de régulation de l’aviation civile (FAA), dont le 787 «Dreamliner».

L’autorité américaine de la sécurité aérienne, la FAA, a ouvert lundi une enquête sur Boeing, afin de déterminer si l’avionneur a bien effectué les inspections requises de ses emblématiques 787 «Dreamliner», quant à la jonction des ailes au fuselage, et si des documents liés à ces inspections ont été falsifiés par des employés. Cette enquête a été ouverte après que l’avionneur a informé la FAA en avril qu’il «n’avait peut-être pas effectué les inspections requises». Le constructeur aéronautique «ré-inspecte tous les appareils 787 encore en production et doit également élaborer un plan pour s’occuper de la flotte en service», ajoute la FAA.

Le 787 Dreamliner et le 737 MAX ont subi moult problèmes de production depuis 2023, qui ont freiné les livraisons de l’avionneur. Cela a contraint plusieurs compagnies aériennes à modifier leurs plannings de vol pour 2024.

«Graves problèmes»

Boeing qui avait déjà eu du mal à remonter la pente après deux crashs en 2018 et en 2019, est en pleine tourmente après une succession de problèmes de qualité et de sécurité sur ses avions depuis plus d’un an. Un avion d’Alaska Airlines a notamment perdu en vol une porte-bouchon, le 5 janvier.

Le 17 avril, quatre lanceurs d’alerte, dont un ingénieur et d’anciens employés de Boeing, avaient témoigné devant une commission d’enquête du Sénat américain pour prévenir de «graves problèmes» de production des avions Boeing 737 MAX, 787 Dreamliner et 777. Cela a conduit le directeur général de Boeing, Dave Calhoun, à annoncer qu’il quitterait ses fonctions à la fin de l’année.

Depuis, deux de ces quatre lanceurs d’alerte sont morts.