Rebelote. Après de dernières turbulences fin avril, l’un des principaux syndicats de contrôleurs aériens appelle ses membres à faire grève ces samedi et dimanche à l’aéroport de Paris-Orly, pour réclamer des «effectifs adéquats», selon lui, non garantis par un récent accord. En raison de cet appel à la grève, la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) demande ce vendredi 24 mai aux compagnies aériennes d’annuler préventivement 70 % des vols à Paris-Orly pour les deux jours du week-end.
Le gouvernement a critiqué ce nouveau mouvement social un mois après la signature d’un accord salarial avec les contrôleurs aériens. «Je déplore le comportement de quelques agents au niveau local, qui refusent de reconnaître la légitimité d’un accord majoritaire et en font payer le prix aux passagers. J’en appelle à leur responsabilité», a réagi le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete. Pour le ministre, le «dialogue social» avait permis d’aboutir fin avril «à un accord équilibré pour accompagner la modernisation de notre contrôle aérien».
L’accord signé fin avril jugé non satisfaisant
De son côté, l’Unsa-Icna, le deuxième syndicat représentatif des aiguilleurs du ciel, affirme dans un tract que «[leurs] managers persistent, pour Orly, dans la pingrerie et les calculs d’apothicaires qui feront rapidement retomber les équipes en sous-effectif». Selon le syndicat, «les effectifs adéquats sont une nécessité pour garantir les conditions de travail adaptées aux missions de sécurité qui incombent» aux ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne, a assuré l’organisation syndicale.
Celle-ci a déploré que l’accord signé in extremis fin avril entre la DGAC et le principal syndicat des contrôleurs, le SNCTA – 60 % des voix aux dernières élections professionnelles –, n’ait pas résolu la question des «sous-effectifs» qui se profilent à Orly, selon elle, à l’horizon 2027.
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Cet accord sur des mesures d’accompagnement, notamment salariales, à la refonte prévue du contrôle aérien en France, avait été rejeté par l’Unsa-Icna – 17 % aux dernières élections – et le troisième syndicat représentatif, l’Usac-CGT – 16 % –, qui avaient maintenu un préavis de grève pour le 25 avril. Ce mouvement s’était traduit par l’annulation de plusieurs milliers de vols en France et en Europe.
Parallèlement à la mobilisation de l’Unsa-Icna à Orly, l’Usac-CGT a déposé un préavis de grève du 23 au 30 mai pour protester spécifiquement contre l’affaiblissement du «maillage territorial» prévu d’après le syndicat par la réforme du contrôle aérien.
Mise à jour : vendredi 24 mai à 20 h49, avec l’ajout du nombre de vols amenés à être annulés dimanche et la réaction du gouvernement.