Au Mondial de l’Auto qui s’ouvre lundi à Paris, de quel côté regarder la pièce ? Côté pile, les images policées et fastueuses de cette édition 2024, avec annonces de nouveaux modèles, fans de bagnoles qui s’extasient et jeux de lumières soyeux. Côté face, une industrie européenne en situation délicate face aux vrombissements de ses concurrents chinois et américains.
L’an dernier, les constructeurs rayonnaient, y compris en Europe. La rentabilité était au rendez-vous, avec des bénéfices de plus de 10 milliards pour Volkswagen, Mercedes, Stellantis et BMW, et 13 des 15 constructeurs mondiaux analysés par le cabinet EY avaient vu une augmentation de leurs ventes sur le marché européen. Mais la machine s’est un peu grippée en 2024. Non pas que, comme leurs éléments de langage au bord du catastrophisme pourraient le laisser croire, les constructeurs se retrouvent dans le rouge. Mais en raison du recul des marques allemandes en Chine, de problèmes conjoncturels, dont des défauts techniques – airbags, freinage – et surtout d’un marché de l’électrique en berne. Plusieurs marques ont ainsi annoncé des résultats moins élevés qu’attendus avec un probable recul en 2024 par rapport à 2023.
Tous ces nuages amoncelés au-dessus des constructeurs ont déjà fait sauter une tête, celle de Carlos Tavares, l’ambitieux patron qui dirigeait Stellantis depuis 2021, après avoir été le bras droit de Carlos Ghosn chez Renault