Les grandes enseignes ont vite compris l’intérêt d’installer des bornes de recharge pour les voitures électriques sur leur parking. Et un célèbre fast-food entre dans la danse électrique. Ce mardi 21 novembre, McDonald’s et Izivia, filiale d’EDF, annoncent le déploiement d’ici 2025 de 2 000 bornes de recharge ultrarapide sur les parkings des restaurants de la chaîne de restauration rapide d’ici à 2025. Comme pour Carrefour, Lidl ou encore InterMarché, l’idée est simple : attirer la clientèle des propriétaires de voitures électriques et l’inciter à manger ou faire ses courses dans l’enseigne pendant les quelques dizaines de minutes nécessaires à recharger les batteries.
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Le géant de la restauration rapide annonce vouloir proposer une recharge rapide sur des bornes de 150 KW ou plus de puissance sur près de la moitié de ses sites français, soit 700 parkings. Et s’ils sont loin d’être les premiers acteurs à s’être implantés sur les bornes de recharge très rapides, leur prix défie, lui, la concurrence. A Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), où des bornes sont déjà actives depuis plusieurs semaines, le tarif est de 35 centimes le kWh, positionnant ainsi ce réseau parmi les moins chers de toute la France. Des prix qui varient en fonction des heures : en dehors des heures de repas, le tarif descend à 30 centimes. Depuis l’augmentation de tarif de Lidl à 39 centimes, seul IE Charge, qui doit progressivement s’installer également sur les enseignes du groupe Les Mousquetaires, fait mieux en termes de tarification.
La vitesse de recharge est également adaptée à un repas dans un fast-food. Avec la puissance proposée, cela permettra de recharger par exemple en 30 minutes de 10 % à 80 % une Mégane Electrique ou une Volkswagen ID.4 (soit entre 320 et 370 km récupérés), pour 12 à 15 euros en fonction de la taille de la batterie. C’est «le temps de faire une pause-café ou de se restaurer», affirment dans un communiqué McDonald’s, Izivia et le fonds Siloé du Crédit Mutuel, qui cofinance l’opération. Le tout avec un paiement à l’acte possible par carte bleue, ce qui est encore bien trop rare dans les bornes de recharge rapide. Or c’est l’une des grandes différences avec les pompes à essence, qui permettent les achats de carburant de manière plus intuitive.
200 millions d’euros du gouvernement pour le déploiement des bornes en France
Selon Christelle Vives, directrice générale d’Izivia, la filiale d’EDF dédiée aux voitures et recharges électriques, l’entreprise confirme avec ce réseau «son ambition d’occuper une place de leader dans la recharge rapide, pour le bénéfice de tous les électromobilistes, pas seulement dans les grandes métropoles, mais en garantissant une couverture de l’ensemble du territoire». McDo, lui, confirme une stratégie déployée ailleurs, puisque des bornes ont également été installées en Italie, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas ou encore en Suède.
Le réseau d’Izivia va rejoindre la cohorte de quelque 110 000 bornes publiques déjà installées en France. Et si l’objectif de 400 000 bornes d’ici 2030 fixé par Emmanuel Macron reste atteignable, il va falloir cravacher. Fin octobre, le gouvernement a annoncé 200 millions d’euros supplémentaires pour la période 2024-2027 afin d’accélérer sur ce sujet. Ce financement est «élargi au résidentiel collectif, aux bornes en voirie pour un usage de recharge du quotidien ainsi qu’à la recharge pour poids lourds», précise le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher. Mais seulement 10 % des bornes françaises sont à recharge rapide (plus de 150 kW), principalement connectées d’autoroutes. McDo va donc renforcer ce réseau. Heureusement pour la santé publique et la lutte contre l’obésité, les véhicules électriques n’ont pas besoin de recharger tous les jours.