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«Très probable» baisse des taux de la BCE la semaine prochaine, prévoit le gouverneur de la Banque de France

Dans un contexte d’inflation tombée à 1,5 % en zone euro, les taux de la Banque centrale européenne pourraient être, de nouveau, à la baisse la semaine prochaine a annoncé ce mercredi 9 octobre François Villeroy de Galhau.
Francois Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, à Paris, en juillet 2022. (Benoit Tessier/REUTERS)
publié le 9 octobre 2024 à 9h59

De quoi faciliter un peu plus l’accès aux crédits, notamment immobiliers. Une nouvelle baisse des taux d’intérêt de la part de la Banque centrale européenne (BCE) la semaine prochaine est «très probable» en raison de la baisse de l’inflation dans la zone euro, a déclaré ce mercredi 9 octobre sur France Info le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. La décision devrait être prise lors de la réunion de politique monétaire des gouverneurs de la BCE le 17 octobre, après une première baisse en juin, et une seconde en septembre, a précisé Villeroy de Galhau, ajoutant que «le rythme (de la baisse, ndlr) dépendra de l’évolution du combat contre l’inflation».

Pour l’étendue de la baisse, la semaine prochaine, il a rappelé que la Banque Centrale Européenne avait «l’habitude d’agir avec gradualisme», «sans faire des pas trop importants», pointant ainsi vers une nouvelle baisse de 25 points de base (0,25 point de pourcentage).

«La victoire contre l’inflation est en vue», a aussi rassuré le gouverneur de la Banque de France, avec actuellement «1,5 % pour l’ensemble de la zone euro comme pour la France», en indice européen harmonisé. «Il peut y avoir des hauts et des bas dans les mois qui viennent», mais «on sera à 2 % d’inflation durablement en France au début de l’année prochaine, et en Europe dans le courant de l’année prochaine», selon Villeroy de Galhau. Il a toutefois ajouté que la BCE regardait avec attention l’évolution des prix du pétrole, en raison des vives tensions entre Israël et l’Iran, qui a déjà fait remonter les cours : si cette hausse «reste relativement limitée et temporaire, cela ne devrait pas avoir d’effet trop négatif sur l’inflation et la croissance», a-t-il dit.

François Villeroy de Galhau a noté que «les taux du crédit immobilier ont recommencé à baisser depuis le début de l’année», et donc, les volumes d’emprunts de Français depuis le mois de juillet sont redevenus «significatifs». Il a de nouveau appelé les particuliers à «profiter» de cette situation. Reprenant les chiffres de prévisions de croissance publiés mardi par la Banque de France, entre 0,4 % et 0,5 % au troisième trimestre avant un contrecoup en fin d’année, pour un total annuel de 1,1 %, le gouverneur a jugé l’économie française «résiliente, sans être brillante».

«Eviter de jouer au chamboule-tout» sur le budget

Le gouverneur de la Banque de France a aussi invité tous ceux qui refusent les économies qu’on pourrait leur demander dans le projet de budget 2025 à balayer devant sa porte. «Chacun a tendance à avoir des idées d’économies chez les autres et à les refuser chez lui : il faut que chacun arrête de jouer au chamboule-tout avec toutes les pistes d’économies qui sont sur la table», sinon, «à la fin, nous continuerons cette spirale infernale de la dette», a mis en garde François Villeroy de Galhau.

Alors que des élus macronistes, comme Gérald Darmanin ou Gabriel Attal, s’insurgent contre les hausses d’impôts de 20 milliards d’euros annoncées dans le budget qui sera présenté jeudi en conseil des ministres, que le RN dénonce la non-indexation des retraites sur l’inflation, envisagée au premier semestre, ou que les PME (petites et moyennes entreprises) ou les collectivités locales, sont vent debout contre les mesures qui les attendent, le gouverneur a jugé que l’effort devait être «partagé». «Il faut un effort d’un peu tout le monde», selon le gouverneur. Le pays «est dans la situation d’une famille qui vit au-dessus de ses moyens et donc qui doit réduire ses dépenses et un peu augmenter ses revenus».