L’Elysée, Matignon et Bercy risquent d’être bien embêtés. S’occuper de la dette et du déficit public, oui. Couper 10 milliards d’euros dans les budgets et réduire les aides sociales, d’accord. Mais à condition, en même temps, de demander aux plus aisés et aux grandes entreprises de contribuer davantage à l’effort national. Voilà quelques enseignements de l’enquête réalisée par l’institut Viavoice pour Libération sur les «perceptions» des Français «sur les impôts et les services publics». «A l’heure où certains, au sein même de la majorité, proposent de remettre sur la table la possibilité d’une hausse d’impôts à laquelle se refuse Emmanuel Macron, l’opinion ne ferme pas la porte à cette solution», observe Adrien Broche, responsable des études politiques de Viavoice.

En effet, si, pour les trois quarts d’entre elles, les personnes interrogées jugent «injuste» le système fiscal français et ont l’impression que «les impôts [leur] coûtent davantage que ce qu’ils [leur] rapportent», l’aspiration à plus de justice fiscale est manifeste dans cette enquête. Près de la moitié des 1 001 personnes interrogées estiment qu’il «faut augmenter les impôts» de ceux qui en ont le plus les moyens : 27 % pour ce qui est «des entreprises qui font le plus