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Libération
A l'emporte-pièce

Une bourde de la Monnaie de Paris l’oblige à détruire 1 million d’euros

D’après un article de «La Lettre» paru jeudi 11 janvier, la Monnaie de Paris a dû détruire 27 millions de pièces de centimes à cause d’un design non validé par l’Union européenne.
La Monnaie de Paris a dû détruire 27 millions de pièces de 10, 20 et 50 centimes. (SimpleImages/Getty Images)
publié le 12 janvier 2024 à 15h39

Un million d’euros réduit en pièces. La boulette est rapportée par La Lettre jeudi 11 janvier. En novembre, la Monnaie de Paris, honorable institution chargée de la fabrication de nos euros, a dû détruire 27 millions de pièces de 10, 20 et 50 centimes. Soit un coquet pactole estimé entre 700 000 et 1,2 million d’euros. Lui-même l’équivalent de 4 % de la production annuelle de l’établissement. La raison de ce micmac ? Des petites étoiles pas bien dessinées et un design pas validé.

D’après le média, tout part d’un empressement : celui du directeur général de la Monnaie de Paris, Marc Schwartz. Alors qu’une visite du ministre de l’Economie Bruno Le Maire est à l’époque prévue pour le 7 décembre, le patron veut lui en mettre plein les mirettes. Pour ce faire, il ordonne de frapper des millions de pièces de centimes avec un nouveau design, flambant neuf. Montre en main, les ouvriers de la Monnaie de Paris s’attellent alors à la tâche avec effort, faisant même des «trois-huit» pour combler les exigences de leur supérieur. Et, en novembre, pendant quatre jours d’affilée, les pièces sont ciselées sans relâche.

Eclairer les deux sous de cette affaire

Dans sa hâte, Marc Schwartz commet un oubli fatal : le chef ne patiente pas les sept jours réglementaires pour obtenir le retour de la Direction générale des affaires économiques et financières de la Commission européenne. Autrement dit, la branche chargée de valider la nouvelle allure des pièces. Or, le 1er décembre, soit six jours seulement avant l’arrivée en grande pompe de Bruno Le Maire, le verdict tombe. L’Europe retoque le design, les étoiles n’étant pas assez lisibles sur la face censée représenter le continent européen.

Et ainsi, 27 millions de pièces sont détruites en catimini. Et 27 millions d’autres sont refaites à la dernière minute, avec un design dûment validé. Auprès de La Lettre, Marc Schwartz évoque un «report indépendant de sa volonté» et renvoie la responsabilité de cette situation embarrassante à «l’Etat français». Un Etat qui, par la voix du ministère des Finances et de l’économie, annonce de son côté lancer une évaluation afin d’éclairer l’affaire. Quant aux pièces nouvellement frappées ? Elles devraient être présentées lors d’un prochain événement, également en présence de Bruno Le Maire.