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Décryptage

«Une mesure antipauvres» : en quoi consiste la fin du découvert bancaire automatique, prévu en 2026 ?

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Dans un peu plus d’un an, les découverts supérieurs à 200 euros deviendront des crédits à la consommation, obligeant les banques à mener une étude de solvabilité. Les foyers les plus précaires pourraient être les premiers pénalisés.

Les conditions d’obtention d'un découvert bancaire vont être largement durcies. (Oscar Wong/Getty Images)
Publié le 29/10/2025 à 18h31, mis à jour le 30/10/2025 à 10h19

15 % des Français sont à découvert chaque mois. Ce chiffre, issu du dernier baromètre de la précarité en France mené par le Secours populaire et rendu public en septembre, montre à quel point ce filet de sécurité est vital pour de nombreuses personnes, leur permettant de boucler des fins de mois difficiles. Sauf qu’à partir du 20 novembre 2026, le découvert bancaire se transforme en un véritable crédit à la consommation, avec des conditions d’obtention bien plus strictes. La décision avait été actée en conseil des ministres en septembre dernier. La France n’avait pas le choix, puisqu’il s’agit de la transposition d’une directive européenne datant de 2023. Cette réforme controversée pourrait fragiliser encore davantage les ménages les plus modestes.

Comment fonctionne un découvert automatique ?

A ce jour, le découvert fonctionne comme un filet de sécurité temporaire sur le compte bancaire. En clair, la banque accepte que vous passiez dans le rouge pour quelques centaines d’euros et pour quelques jours, sans avoir à faire une demande de dérogation à chaque fois. On parle alors de découvert «automatique» : pour la plupart des clients, cette autorisation est intégrée dans leur convention de compte et est une formalité. «Le problème, c’est q