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Union européenne : la taxe carbone aux frontières, un vertueux casse-tête bureaucratique

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Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), élément essentiel du «Green Deal» voté l’an dernier par le Parlement européen, nécessite pour les entreprises de se plonger dans une paperasse importante et complexe.
Depuis octobre 2023, le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) est en phase de test. Il doit entrer en vigueur en 2026. (Abdesslam Mirdass/Hans Lucas. AFP)
publié le 2 mai 2024 à 13h49

«Que faire si mon fournisseur chinois ne veut pas me donner ses émissions de CO2 ?» «J’importe des tonnelles de jardin avec un sachet de vis, ils sont aussi soumis à la taxe carbone ?» Bombardés de questions par des importateurs anxieux, lors de webinaires explicatifs, les fonctionnaires chargés de concrétiser la future taxe carbone aux frontières de l’UE suent sang et eau. Petit nom de cette taxe : le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF). Depuis octobre, il est en phase de test, pour une entrée en vigueur en 2026. Mais qui dit taxe, dit bureaucratie. Car cet ambitieux projet oblige les entreprises à de complexes déclarations, parfois infaisables pour l’instant. La simplification attendra.

Le MACF, voté massivement il y a un an par le Parlement européen – dont tous les partis français, sauf le RN – offre sur le principe toutes les vertus. Le principe général est d’égaliser les conditions de concurrence entre industries européennes et étrangères sur le plan des émissions. D’abord, il doit empêcher les délocalisations («fuite de carbone», dans le jargon UE) vers des pays tiers moins-disants en matière environnementale, sachant qu’un tiers de l’empreinte carbone de l’UE provient de ses importations, selon l’Insee. Ensuite, pénaliser