Côté pile, des paysans français en colère, mobilisés sur leurs tracteurs les exportations en provenance des pays latino-américains de céréales, de lait et surtout de viande, une menace concurrentielle existentielle pour toute l’agriculture hexagonale.
côté face, certains secteurs de l’économie française et européenne pourraient bien profiter de l’ouverture du grand marché latino-américain – qui compte 270 millions d’habitants – à leurs produits manufacturés, automobiles en tête, mais aussi à leurs médicaments, vins et spiritueux…
Alors qui seraient les gagnants et les perdants de ce Mercosur déjà surnommé accord «viande contre voitures» ? Libération a essayé d’y voir plus clair en épluchant notamment l’étude d’impact réalisée par la London School of Economics pour la Commission européenne. Tentative de décryptage.
1. Une menace pour la filière bovine française
Difficile de le nier. Le traité prévoit des quotas d’exportation annuelle venant du Mercosur de 99 000 tonnes d’équivalent carcasse – taxées à 7,5 % seulement – auxquelles s’ajoutent la suppression de tous les droits de douane sur 60 000 tonnes de viande par an et 180 000 tonnes de volaille. Jusqu’à présent, le quota dit «Hilton» permettait au Brésil et à l’Argentine d’exporter chacun jusqu’à 10 000 tonnes de bœuf et 29 500 tonnes d’entrecôtes et autres côtes de bœuf vers l’UE chaque année… A titre de comparaison, les