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Interview

Visite de Xi Jinping en France : «L’affirmation de nos intérêts économiques face aux graves entorses chinoises est une nécessité»

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Pour l’économiste François Chimits, Paris doit revoir son approche et trouver une voie médiane afin de s’affirmer face à la Chine, «acteur profondément illibéral».
Au stand de l'Aviation Industry Corporation of China lors du Salon international de l'aéronautique à l'aéroport du Bourget, le 19 juin 2023. (Gao Jing /Xinhua. AFP)
publié le 6 mai 2024 à 7h35

Et si la France réussissait à obtenir des transferts technologiques depuis la Chine, inversant la logique de ces trente dernières années ? C’est ce qu’elle recherche, mais l’objectif sera difficile à atteindre, les Chinois étant des champions du monde en la matière. Ils n’accepteront pas forcément des accords où ils ne seraient pas 100 % gagnants, explique François Chimits, économiste spécialiste de la Chine.

La France recherche des investissements chinois mais en même temps redoute la concurrence de la Chine. N’est-ce pas contradictoire ?

Il n’est pas aberrant de vouloir d’une part se protéger face à des distorsions de marché chinoises, d’autre part de vouloir monter en capacité industrielle domestique sur des secteurs stratégiques. Et éventuellement d’y associer soit des entreprises, soit des technologies chinoises dans les quelques secteurs où la Chine a aujourd’hui acquis un avantage technologique assez net. La Chine reste avant tout une puissance industrielle, plus que technologique. Mais elle veut être tout à la fois pour les décennies à venir. Cela n’a tout simplement jamais été réalisé dans l’époque moderne. Il n’empêche, sur un certain nombre de secteurs, assez limité, elle semble être en train d’y parvenir. Dans les industries de la transition environnementale notamme