Menu
Libération
Répercussions

Vote de confiance de Bayrou : le CAC 40 dévisse après l’annonce du Premier ministre

La Bourse de Paris a reculé de plus de 1,50 % ce lundi 25 août, face au risque de chute du gouvernement et d’instabilité politique. Parmi les plus chutes, figurent notamment Vinci, Veolia, Bouygues et Engie.
François Bayrou ce lundi 25 août 2025, lors de sa conférence de presse à Paris. (Denis Allard/Libération)
publié le 25 août 2025 à 18h45

Son discours n’était pas encore totalement terminé que les chiffres plongeaient déjà le rouge. La Bourse de Paris a nettement reculé ce lundi 25 août en fin d’après-midi, perdant plus de 1,50 %, dans la foulée de l’intervention de François Bayrou devant la presse sur le budget. En cause : durant cette allocution, le Premier ministre a annoncé vouloir solliciter le 8 septembre prochain un vote de confiance devant l’Assemblée nationale.

La France insoumise (LFI) et le Parti communiste français (PCF) ont déjà annoncé qu’ils voteront contre afin de «faire tomber le gouvernement». Même réponse du côté du Rassemblement national (RN). De quoi hypothéquer sérieusement l’avenir du locataire de Matignon, et donc réveiller le spectre d’une forte instabilité politique.

Ainsi, vers 17 h 30 (heure de Paris), dans les derniers échanges et alors que François Bayrou répondait encore aux dernières questions des journalistes, le CAC 40 perdait 130,67 points, soit 1,64 %, à 7 839,02 points, par rapport à la veille. A la clôture, l’indice vedette parisien a chuté de 1,59 %. Peu avant l’intervention du Premier ministre, il évoluait seulement en légère baisse.

«Les marchés voient bien que la survie de François Bayrou à son poste de Premier ministre est de moins en moins assurée» et que «son gouvernement ne tient plus qu’à un fil», a estimé Vincent Juvyns, stratégiste à ING.

Parmi les plus grosses chutes figuraient Vinci (-5,81 %), Veolia (-4,08 %), Bouygues (-4,16 %) et Engie (-2,90 %). Les titres des banques étaient également en recul : BNP Paribas (-3,87 % ), Crédit Agricole (-3,37 %) et Société Générale (-3,67 %).

«Si François Bayrou quitte son poste, cela pourrait mettre fortement sous pression les titres de la dette française», a pour sa part anticipé Pierre-Alexis Dumont, directeur des investissements chez Sycomore. Signe de l’inquiétude, le taux d’intérêt de la dette française a grimpé dans la foulée de l’intervention de François Bayrou. A échéance dix ans, il est passé à 3,50 %, contre 3,42 % vendredi en clôture.

«Clarification»

Cette réaction épidermique des marchés n’est pas sans rappeler celle survenue après la dissolution de l’Assemblée Nationale en juin 2024, ou après la censure du gouvernement de Michel Barnier en décembre 2024.

En sollicitant la confiance de l’Assemblée nationale le 8 septembre prochain, le Premier ministre abat une nouvelle et périlleuse carte pour faire adopter son plan d’économies budgétaires, le tout sur fond d’appels à bloquer la France le 10 septembre.

François Bayrou a vanté une «clarification» dans un «moment décisif», explicitant le principe de ce vote : «si vous avez une majorité, le gouvernement est confirmé. Si vous n’avez pas de majorité, le gouvernement tombe.» Risquant d’entraîner avec lui des conséquences en cascade pour l’activité économique du pays.