L’Allemagne, qu’elle soit de droite ou de gauche, reste persuadée que l’économie obéit à des règles rigides et invariables. Son attachement fétichiste au vieux Pacte de stabilité adopté en 1997, il y a vingt-six ans, qui encadre strictement la politique budgétaire des Etats membres de la zone euro, le montre. Secondée par les pays du nord de l’Europe, Berlin a, sans surprise, bataillé pour vider de son contenu la proposition de réforme présentée par la Commission européenne le 26 avril visant à rendre moins automatique et donc plus crédible la discipline budgétaire commune. Avec succès, puisque la France a dû se résigner à passer sous les fourches caudines berlinoises, même si elle a obtenu quelques concessions importantes, lors de l’Eurogroupe qui s’est terminé vendredi à 3 h 30 du matin, après huit heures de discussions. Les vingt ministres des Finances de la zone euro se retrouveront le 19 décembre pour examiner le compromis franco-allemand et, sauf surprise, l’approuver. Après son adoption par le Parlement européen, cette réforme allégée entrera en vigueur en 2025.
Bataille entre les bons et les mauvais élèves
Le Pacte, imposé par l’Allemagne en 1997 pour éviter des divergences économiques entre les Etats de la zone euro qui aurait miné la stabilité de la monnaie unique, oblige les Etats, d’une part, à parvenir à l’équilibre budgétaire et,