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Libération

Big Brother a les moyens d'exister.

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publié le 19 janvier 1996 à 23h44

Madame Gaston, une personne moderne, sans plus, passe sa vie sous le

contrôle de machines dont elle ne soupçonne même pas l'existence. Comme beaucoup, elle a le téléphone chez elle, une carte bancaire et quelques autres petits morceaux de plastique coloré qui facilitent sa vie quotidienne. Elle s'est offert un téléphone portable GSM. Elle voyage ici ou là en Europe pour son travail et prend souvent la route et l'avion. Le soir, de son hôtel, elle se connecte à l'aide de son ordinateur portable sur la messagerie de son entreprise et sur l'Internet. Bref, Mme Gaston est assez souvent reliée à des réseaux électroniques de tous types. Elle a toutefois choisi d'être raisonnable et, ainsi, ne s'est pas offert un récepteur de localisation par satellite GPS/Navstar, et ne sait donc pas en permanence, à quelques dizaines de mètres près, où elle se trouve pendant ses longs trajets en auto. Elle s'est également abstenue d'acquérir un pager, genre Tatoo. Branchée, d'accord, mais il ne faut pas exagérer. Elle aime sa liberté, et y tient.

Libre? Certes. Surtout dans sa tête. Car le risque qu'on connaisse tout d'elle existe. Honnête et travailleuse, elle n'a rien à se reprocher. Mais bien des petits malins peuvent violer sa vie privée. Avec l'accord de la justice, éventuellement. Mais aussi, beaucoup plus simplement, parce qu'ils ont accès à des données qui devraient rester confidentielles et ne le demeurent pas toujours. Un simple téléphone, par exemple, peut devenir un redoutable moyen d'