«P our acheter Gai Pied, encore fallait-il oser entrer dans un
kiosque et le trouver. Pas évident pour les gens qui s'assumaient mal et pour ceux qui vivaient en province. Avec le Net, c'est bien plus facile.» Pour Joël Hladynink, cogérant du groupe Gai Pied, l'électron a toujours mieux réussi que le papier. Au début des années 1990, Gai Pied Hebdo était porté par les recettes du Minitel (messageries de rencontre).
Aujourd'hui, c'est encore l'argent du Minitel qui permet le lancement du site Web de Gai Pied. L'hebdo disparu il y a trois ans renaît ici sous forme de bits. Chaque semaine, le GPH électronique donne un condensé d'actualités gays. Pour l'instant, ce n'est qu'une «version béta», indique le webmestre, Christophe Dernoncourt, en attendant le développement «d'un vrai canard d'info gay» qui, à terme, «pourrait déboucher sur une publi-cation papier». Histoire de boucler la boucle. D'ailleurs, les archives de l'ensemble des numéros de GPH parus depuis janvier 1986 sont sur le Web GPH, ainsi qu'un cahier sida/ MST, un guide de la France gay, des home pages de diverses associations gays et lesbiennes, dont Act Up France, des liens vers les sites homos dans le monde. Et quelques pages commerciales: un catalogue de vente par correspondance d'articles érotiques et culturels, un forum de petites annonces. Dans ce domaine, comme dans celui des rencontres, la supériorité de l'Internet sur le Minitel sera incontestable: là où les connectés d'un 3615 pouvaient prétendre avoir une