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Libération

E-mail. Les messages du nouvel an se piquent de nouvelles technologies. En voeux-tu en voilà.

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publié le 8 janvier 1999 à 23h28

Has been la carte avec le traîneau. Finis les voeux «Bonne année et

la santé surtout». Le top du top trop mortel grave, c'est le mail. Et encore, pas le mail pour dire la même chose que sur un carton, soit «Bonne année». Non, l'idée c'est de rivaliser d'ingéniosité, de subtilité, de technicité pour montrer au monde multimédia comme on maîtrise bien les nouvelles technologies. Voyez cette jolie carte de voeux où la dame a l'air normale au début. Avant d'agiter brusquement et frénétiquement ses nénés. D'autres boîtes e-mail ont été arrosées de photos ou compositions d'«art», souvent soulignées d'un petit poème. «Sentier aux simples, tapis de mousse rouge, fenêtre en montagne, regorgeant de verdure, j'envie ton vin au milieu des fleurs, et les papillons voltigeant dans ton rêve.» Confucius? Lao Tseu? Non, Qian Qi, poète des Tang, soit 618-907; toujours moins con que «Bonne année». Fort prisés également, les smileys, ces agaçantes figures réalisées à partir de rien, c'est-à-dire de signes de ponctuation signifiant un sourire béat, fréquemment assortis d'une bonne blague du genre: «Si vous recevez ce message en octobre», etc. Ou, dans le même registre, quelques feuillets cabalistiques, style mon Mac n'arrive pas à lire Word, ce qui donne en gros: M1TE&.- EA2)=?X2$A(R,C)24E)RWN?GY_O[_?W]\Z,C,:$A(Q24EHI*5(A, ce qui est passionnant et permet surtout de se demander si oui ou non, «ils» l'ont fait exprès. En fait non, c'est la t