Menu
Libération

Meuh! Une borne interactive reliée au Net et installée au rayon boucherie pour pister le steak, de la naissance du bovin jusqu'à l'assiette de frites. D'où viens-tu rôti de vache?

Article réservé aux abonnés
publié le 15 janvier 1999 à 23h11

On pourrait intituler ça «Qui es-tu, Marcel Lambert, éleveur de

charolaises?» ou «Qui se cache sous le numéro 6247?» On peut répondre, grâce à une intelligente petite machine, visible uniquement à l'hypermarché Continent d'Ormesson-sur-Marne (Val-de-Marne), rayon boucherie boeuf: la borne interactive de traçabilité du bovin. On aura au moins pu apprendre à certains qu'il s'agit beaucoup de vaches, alors que l'on dit couramment «boeuf». En français, cet «outil», comme se plaît à le définir le chef du département frais, Jacky Huguenot, permet au consommateur d'allier «terroir, tradition et modernitude», en gros de repérer grâce au multimédia, d'où vient son steak. Le 6247, par exemple: des morceaux de basse côte à braiser à 36,85 F, emballés le 14 janvier. A vue de nez, c'est de la viande rouge. Mais le consommateur attentif («en gros, 10 à 15% des consommateurs de viande utilisent la borne, des jeunes surtout», précise Jacky Huguenot) aura repéré le petit numéro de code, là à gauche de la barquette. L'aura tapé sur l'écran ultratactile, genre réservation de train pour Arpajon. Et défilent alors le numéro d'identification nationale, le numéro de naissance de la bête, une jeune va-che née dans le 85 (Vendée), de race charolaise, de sexe femelle, comme souvent les vaches, le numéro de cheptel naisseur et engraisseur.

En mal d'authenticité, on veut voir la photo de l'éleveur? On clique et là en l'occurrence, c'est la photo de l'élevage qui apparaît. «Parfois les agriculteurs n'ont