Comment se débarrasser de Linux, ce système d'exploitation libre dont la fiabilité fait de l'ombre à Windows NT? Comment se débarrasser de StarOffice, la suite bureautique européenne qui a déjà séduit 30% du marché allemand? Bref, comment se débarrasser de ces bénévoles qui créent des logiciels libres et de toutes ces PME européennes aux produits innovants et peu onéreux, qui dament le pion aux géants du logiciel?
Première méthode: empêcher les logiciels de communiquer entre eux en adoptant, comme l'envisage Microsoft dans son rapport interne «Halloween», des standards de communication secrets, complexes, changeants et surtout, non conformes aux normes internationales. Mais en Europe, il n'est pas interdit de décompiler un logiciel, c'est-à-dire de le décortiquer pour découvrir comment il communique.
Deuxième méthode: racheter un concurrent dès qu'il prend de l'ampleur. C'est ainsi que Golive, l'éditeur allemand d'un des meilleurs logiciels de création de sites, a été racheté début janvier par l'américain Adobe, faute de repreneur potentiel en Europe. Mais, dans le cas d'un logiciel libre comme Linux, que peut-on racheter puisque le code écrit par des centaines de programmeurs appartient en pratique à tout le monde?
Troisième méthode: utiliser les brevets. Aux Etats-Unis, l'approche a démontré son efficacité depuis plus de dix ans. En protégeant par des brevets l'usage de milliers de techniques anodines telles que le curseur