Angoulême, envoyée spéciale.
Objectif Lune. C'est ainsi que pourrait s'intituler le projet d'Angoulême qui prétend devenir le deuxième «pôle image» français, derrière la région parisienne. L'agglomération de 100 000 habitants en a-t-elle les moyens? En plein Festival international de la bande dessinée, il y a quinze jours, les élus ont donné le signal du lancement de leur fusée «Pôle image» à trois étages: formation, industrie et tourisme culturel. Et symbolique avec ça: la fusée de Tintin, celle d'Objectif Lune, sera érigée à Angoulême grandeur nature (53 mètres de haut). L'engin spatial à damier rouge et blanc accueillera le public l'an prochain dans un «centre de découverte initiatique et interactif» autour de «thématiques issues de la bande dessinée, du dessin animé, du cinéma et plus généralement des technologies de l'image», dixit Jacques Bobe, président du conseil général de la Charente. La fusée sera le totem certains n'hésitent pas à parler de la tour Eiffel de Bédéville" de ces quelques hectares censés signer le renouveau de la ville. Entre 600 millions et un milliard de francs publics seront investis dans l'opération Pôle image, rendant pérenne par la même occasion le festival de la BD, qui s'essoufflait après vingt-six ans de bons et loyaux services. Objectif affiché: la création de 1 700 emplois d'ici 2005.
Patrons réticents. Lancé il y a deux ans, «le syndicat mixte du Pôle image (1) préparait cette décision depuis un an», selon André-Marc Delocque-Fourcaud,