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Libération
Portrait

Thomas Cheysson est le créateur d'«Isabelle», jeu à l'univers et aux couleurs fantastiques qui part à la conquête du monde. Le boulevard du magenta.

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publié le 19 février 1999 à 23h49

Cannes, envoyé spécial.

C'est un gaillard qui se voit de loin. Dans les restaurants de poisson de la ville, les cocktails pour gens bien intentionnés ou les allées du dernier Milia de Cannes, Thomas Cheysson ne passe pas inaperçu. Non parce que son âge, 27 ans, le met dans la moyenne des participants du grand raout azuréen du monde interactif, non plus parce que sa taille est haute, ou que son CD-Rom venu chercher distributeur est remarquable. Mais simplement parce qu'il a les cheveux rouges. Et que la tignasse rouge, forcément, ça flashe. «Il faut que je me refasse la teinture régulièrement pour être synchro avec lui», dit-il en arborant le sourire. Lui, c'est Raymond, un des héros de sa production, qu'il désigne du doigt, sur une affichette. Atmosphère étrange, graphisme épuré, sons travaillés, couleurs étonnantes, voilà Isabelle, le CD-Rom qu'il a conçu et développé, trois ans durant, petite main et petite structure. Un produit joliment fini qui ne cherchait plus à Cannes qu'un distributeur pour en assurer le renom par-dessus les frontières. Cinéma. Le jeune homme est venu au jeu par le cinéma, et dit n'avoir pas forcément envie de retourner du côté des longs-métrages. «J'ai été assistant-réalisateur pendant dix ans, plutôt du côté du cinéma artisanal que de l'industriel», avoue-t-il, puis il en a profité pour toucher à l'écriture: «J'ai été scénariste de Alors voilà, le film de Michel Piccoli.» Progressivement pourtant, l'écriture spécifique du multimédia, la non-linéar