Ses parents étaient acteurs à Hollywood, il a fréquenté la même école très chic que les fils de Ronald Reagan, Kirk Douglas et Gregory Peck, s'en est fait virer pour avoir manifesté contre la guerre du Viêt-nam, et est allé en prison après avoir occupé un centre de recrutement de l'armée. A 46 ans, David Talbot, le fondateur de «Salon Magazine», est un vrai enfant des sixties. Il a fait ses études (de sociologie et de littérature) à Santa Cruz (Californie), la seule université qui ait accepté de prendre ce rebelle, et y a écrit de brûlants pamphlets (antimilitaristes bien sûr). Un premier pas qui l'a conduit, quelques années plus tard, à travailler pour «Cream», «Rolling Stone» et «Mother Jones», et à écrire des livres sur l'environnement, le sexe, et la gauche à Hollywood. David Talbot est marié à Camille Peri (responsable à «Salon» de la rubrique «Des mères qui pensent») et père de deux petits garçons. Aujourd'hui, chacune de ses heures est consacrée à «Salon», mais il espère retrouver bientôt le temps de lire, et d'écrire le roman auquel il pense quand il prend l'avion. Interview.
Pourquoi avez-vous lancé «Salon»?
A l'époque, je travaillais au San Francisco Examiner, et je trouvais que le journalisme américain était devenu très ennuyeux. Il y a vingt ans, il promettait d'être une force d'investigation, un moyen de dévoiler la corruption et de réformer la société. Mais j'avais l'impression que ces promesses avaient été trahies, abandonnées en faveur d'un