Il a décidé de rester à Paris. Sans regrets. Pierre-Olivier Clément,

habilement rebaptisé Poc par ses camarades de travail, n'a pas choisi l'exil new-yorkais. Laissant tomber le travail sur Gas, le jeu en construction dont les épisodes précédents ont conduit l'équipe d'Ubi Soft vers Manhattan. L'Amérique n'est pas la tasse de thé de Poc, le jeune homme n'aspire guère à la trépidation de l'endroit. «Frustrant? Non, je dirai que ce sont plutôt les contraintes de la vie.»

Il ne sera pas plus précis sur sa décision. En revanche, pour ce qui est de son itinéraire professionnel, le jeune (28 ans) Poc est plus prolixe. Même si, comme beaucoup d'autres collègues de jeu, son cursus n'a rien d'une ligne droite. Le jeune homme à la barbichette de mousquetaire du roi a fait des études d'économie et de gestion à Grenoble, ­ «rien à voir avec la choucroute», reconnaît-il. Il se retrouve chef de rayon micro dans une grande surface. Fan de jeu vidéo, il tente de se faire connaître par e-mail auprès des entreprises du secteur. Un message dans lequel il explique que toutes ses petites bidouilles, «des créations de niveaux de jeu pour Duke Nukem par exemple», se trouvent sur son site. La candidature est spontanée, et la réponse unique: Ubi Soft l'invite à Paris. Il s'y rend, sans bien savoir ce qu'il veut faire: «Je n'avais pas encore conscience des différents métiers du jeu.» Progressivement, Poc va pourtant devenir game designer. Dans la plaquette des différents métiers du jeu, conçue par U