Menu
Libération

Hacktivisme. La page d'accueil appelait à la dissolution du parti. Piratage sur le site du FN.

Article réservé aux abonnés
publié le 5 mars 1999 à 0h01

Le nouveau trophée des pirates de l'Internet c'est une photo de Le

Pen, reproduite ces derniers jours, de site de hackers (pirates) en site de hackers. Un cliché qui présente le patron du Front national, le menton dressé, barré de l'inscription: «Cette homme incarne une valeur" le racisme.» Cette image a remplacé durant quelques heures la page d'accueil du site web du Front national, pendant la nuit du 29 au 30 janvier. «C'est la première fois que nous sommes hackés», admet Martial Bild, secrétaire général adjoint du Front national, en charge des nouvelles technologies.

Le hacker qui s'est introduit sur les ordinateurs du Front a signé son exploit du nom de «Raptor 666». Selon Martial Bild, tout imprégné de la mythologie du genre, pleine de jeunes surdoués s'introduisant dans les systèmes informatiques par défi, le pirate aurait agi «par jeu, pour le fun». On peut en douter, vu la cible choisie et les textes affichés sous un titre «Bienvenue sur le site Front facho», qui appelaient à la dissolution du parti et de sa milice, le DPS (Département Protection-Sécurité). L'attaque du site web du FN relève plutôt du «hacktivisme», mot-valise en vogue formé sur hacker et activisme, nouvel avatar de la guérilla de l'information. Certains sites du gouvernement chinois, accusé de bafouer les droits de l'homme, subissent de tels assauts. Tout comme des sites indonésiens reçoivent régulièrement la visite de partisans du Timor-Oriental, cette partie de l'île du Timor envahie par l'Indonés