Pour éviter de passer pour un ringard, mieux vaut être sur le Web
lorsqu'on est un média. Quitte à y faire de la figuration, telle la radio RMC, dont on peut se demander ce qui peut bien justifier une présence si aride sur la Toile (une page, deux liens, trois phrases et un logo qui clignote). En être? Pourtant l'essentiel n'est déjà plus de participer. Car tout va très vite. Plus. Doyen des médias en ligne, le web du quotidien américain San Jose Mercury News a vu le jour il y a cinq ans seulement. Il fait pourtant déjà figure de dinosaure du cybermédiamonde. A la préhistoire du Net, le sito-mediaticus pouvait se contenter de reproduire le contenu du support nourricier. Désormais, pour un média, mettre en ligne ne suffit plus. Il est même déconseillé de s'en tenir à une photocopie de l'original. «Plus sur le Web» est le cri de guerre à la mode, même si dans certains pays ce serait plutôt: «Pas plus sur le Net qu'ailleurs.» On en veut pour preuve, par exemple, l'extrême irritabilité des autorités chinoises qui ne supportent pas davantage le mot Tibet dans le cybermédiamonde qu'ailleurs. Reste que le Web est un bon moyen de contourner la censure.
Dr Jekyll ou Mr. Hyde? Grâce au formidable cocktail texte-image-son qu'autorise l'Internet, les médias en ligne disposent d'une nouvelle force d'information. Certains tombent pourtant du côté obscur. Comme le site de CNN, avec sa terrifiante utilisation de la cyberpanoplie lors de l'affaire Lewinsky: vidéo (témoignage glauque du Prés