Alexandre Golovanivsky, 22 ans, et Yoann Vandoorselaere, 17 ans,
sont d'anciens pirates informatiques. Tous deux ont eu des démêlés avec la justice et travaillent maintenant pour des entreprises high-tech. Leur «confession» sort aujourd'hui en librairie (1). Coécrit avec un troisième surdoué de la sécurité informatique, Philippe Langlois, c'est un livre-témoignage où les jeunes hackers tentent de se démarquer de leurs alter ego bandits numériques carders (voleurs de numéros de cartes bancaires) ou crackers (qui endommagent les données des ordinateurs visités). Interview.
Comment ont débuté vos problèmes judiciaires?
Yoann. J'ai commencé à me connecter à l'Internet à 14 ans. Tout de suite, j'ai voulu tout comprendre, je dormais trois heures par nuit. J'ai arpenté les systèmes d'universités, la Nasa. Fin mars 98, tôt le matin, trois flics ont débarqué chez la grand-mère de ma copine, qui nous hébergeait. Nous étions couchés, et j'ai réagi par une crise de tétanie. Les flics ont pensé que je faisais une crise de manque et m'ont proposé de la drogue. J'étais entré sur les ordinateurs de l'US Air Force un an avant. Mon procès n'a toujours pas eu lieu.
Alexandre. Mes premières intrusions datent de 1994. Je m'introduisais sur n'importe quel ordinateur: des banques, des entreprises, des gouvernements. Ou sur des centraux téléphoniques. Fin 1997, la police a débarqué chez moi suite à une intrusion dans le système d'une association. J'avais 20 ans, ils m'ont mis en garde à vue. J'ai ét