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Libre et gratuit, Linux est-il accessible? «De quoi s'arracher les joysticks!»

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Installer Linux, tout seul et de ses propres mains, c'est possible. Récit mouvementé d'un week-end épuisant mais victorieux.
publié le 9 avril 1999 à 0h38
(mis à jour le 9 avril 1999 à 0h38)

L'envie a surgi, comme ça, comme une évidence, un vendredi soir.

Installer Linux, sur un ordinateur personnel. Pour voir ce que la bête a vraiment dans le ventre. Voir, après moult rumeurs, de quoi retourne le fameux «esprit» Linux, celui-là même ­ fait de coups de main et d'esprit frondeur ­ qui, dit-on, réconcilie l'homme avec la machine, et bouleverse les schémas économiques. Puisque la gratuité devient reine et l'entraide désintéressée la règle. Mais aussi pour sortir de l'esthétique épouvantable de Windows, et des plantages qui vont avec. L'expérience va se faire aventure.

Vendredi soir, donc. Une bonne partie de la nuit se perd sur l'Internet, à la recherche d'infos en tout genre. Et là, bon sang, la rumeur disait donc vrai! Création mondiale par nature, conçue par des centaines de petites mains et de sacrées têtes aux quatre points de la planète, Linux ne vit que par le réseau. C'est l'internationale des artisans contre les multinationales informatiques. Sur le Net, toutes les infos sont là, à portée de main. La profusion en deviendrait même gênante. En une nuit, la formation accélérée transforme l'appartement du néophyte en imprimerie de quartier. La jet d'encre crache des dizaines de pages, au risque de voir l'esprit s'embrouiller pas mal. Car, premier hic, les linuxiens avertis ont une fâcheuse tendance à croire que les apprentis connaissent déjà un minimum de choses. Comme la signification des barbarismes «prompt», «root», «kernel»" Autant de mots qui ne disent rien