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Interview

Monde imaginaire. Evelyne Esther Gabriel, psychomotricienne qui travaille avec des enfants en difficulté scolaire, utilise les jeux vidéo dans un but thérapeutique. «Un enfant qui joue est sur la bonne voie»

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publié le 9 avril 1999 à 0h38

Dans ce centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) privé, situé dans le

XVIIIe arrondissement de Paris, une vingtaine de psychiatres, orthophonistes, assistantes sociales, éducatrices spécialisées, et psychomotriciens travaillent avec des enfants en difficulté scolaire, ou souffrant de troubles neurologiques ou déficients intellectuels, des autistes, des psychotiques" Trois fois par semaine ou trois fois par mois, à raison de séance de trois quarts d'heure, les médecins assistent certains de ces enfants, de 6 à 12 ans en majorité, avec des poupées, des cubes, des Lego. Il y a dix ans, Evelyne Esther Gabriel, psychomotricienne au CMPP et auteur du livre Que faire avec les jeux vidéo? (1), était la première à utiliser les jeux vidéo dans le cadre de ces thérapies, une méthode qu'elle continue de pratiquer. Explications. Pourquoi utiliser le jeu dans un cadre thérapeutique? Dans les années soixante, on a commencé à prendre en compte le corps, c'est-à-dire qu'on a fait travailler les enfants avec des Lego, des ballons, des cerceaux, on leur a fait faire de l'expression corporelle ou de la danse. Aujourd'hui, à travers les jeux vidéo, l'enfant s'implique aussi physiquement et psychiquement. Il traduit son monde imaginaire et met en scène sa vie quotidienne. Par le jeu, nous pouvons lui faire faire des expériences dans un domaine circonscrit, théâtraliser l'angoisse de mort, d'abandon, de séparation, l'instinct de domination ou la rivalité. Un enfant qui joue est sur la bonne voie