Le débat rebondit. La semaine dernière, Patrick Thomas, maître de
conférences en sciences de l'information et de la communication à l'université Paul -Valéry de Montpellier, répondait à une interview de Dominique Wolton, directeur du laboratoire Communication et politique au CNRS et récent auteur de l'Internet et après (Flammarion, 1999). Avant de partir pour un colloque à l'étranger, Dominique Wolton, à son tour, a voulu réagir sur le thème «mass-média et self-média».
Opposition médiatique «On a beaucoup tendance à opposer média de masse (radio, télévision, presse écrite), et self-média (dans lequel chacun serait producteur de ses propres informations livrées sur le réseau). Je crois qu'il faut lutter contre le fantasme du «un média=un individu». Le self-média, bien sûr, renvoie à quelque chose de fascinant, on cherche à rassembler autour d'un même thème des gens du monde entier, on cherche ailleurs quelqu'un qui nous ressemble. Mais à mon avis, cela débouche sur un Internet dénué de relations sociales. C'est encore une fois le fantasme de la relation qui rapprocherait des gens qui pensent la même chose. Un peu comme une phase de passion amoureuse. Très vite la question peut devenir: comment cohabiter avec quelqu'un avec qui, finalement, on n'a pas tant de choses en commun? Il n'est pas aussi facile que ça de faire vivre ensemble une communauté hétérogène. Mais c'est en tout cas ce que tentent de faire les médias de masse en proposant une offre de programmes, différents, mai