Cambridge (Massachusetts), envoyé spécial.
«Le LCS (Laboratory for Computer Science) du MIT doit-il fermer son remailer anonyme?» En posant cette question lors d'un forum organisé à Cambridge à l'occasion du 35e anniversaire du LCS, l'un des temples de l'informatique américaine, les responsables du Massachusetts Institute of Technology ont ouvert un nouveau débat sur un sujet qui, aux Etats-Unis, oppose les internautes universitaires en tête aux autorités, et notamment au FBI: l'anonymat sur le Net est-il un droit absolu qui doit être protégé à tout prix?
Le remailer anonyme ou serveur de pseudonymes en cause est un service gratuit du nom de Nym.alias.net (1). Mis au point par un étudiant du LCS, David Mazières, c'est l'un des remailers les plus performants du monde. Sa fonction consiste à effacer tous les éléments permettant d'identifier l'auteur d'un e-mail avant de le transmettre à destination. Ainsi, il permet à ses utilisateurs (2000 à 3000 par jour environ) de communiquer sur le réseau en bénéficiant d'une protection de leur identité bien plus sérieuse que celle offerte par les pseudos des services commerciaux.
Nym.alias.net, particulièrement rusé, va beaucoup plus loin. Outre le recours classique à l'encodage pour dissuader les regards indiscrets sur la liste des utilisateurs de son service, David Mazières utilise un parcours tortueux: il fait transiter le message par l'intermédiaire d'autres remailers. Indépendants les uns des autres et souvent hébergés eux