Le piratage de la musique par fichiers MP3 semble bien être un
casse-tête juridique pour le monde virtuel: faut-il réprimer sévèrement ceux qui diffusent ces fichiers téléchargeables gratuitement sur le réseau dès la première atteinte au droit des artistes, ou opter d'abord pour des mesures «à caractère pédagogique»? Le 8 avril dernier, Atmosphérique et Delabel Editions, les producteurs du groupe français Louise Attaque, déposaient plainte contre un élève de l'Ecole des mines d'Alès (Gard). Reprochant à celui-ci d'avoir «installé sur divers sites Internet des pages personnelles à partir desquelles tout amateur du groupe Louise Attaque pouvait télécharger des fichiers MP3, réalisés sans autorisation préalable à partir d'un enregistrement de concert pirate». A partir d'un site hébergé par Multimania, le jeune homme avait tissé des liens avec d'autres serveurs gratuits, comme Le-Village, Tripod ou Geocities. Rendue publique le 10 avril par Le-Village, la plainte déposée par les producteurs de Louise Attaque visait l'étudiant ainsi que les quatre hébergeurs, alors que les pages ont immédiatement été fermées et les fichiers détruits. Maître Zylberstein, avocat de Louise Attaque, connu pour être un spécialiste des questions de droits d'auteur, souffle depuis le chaud et le froid. Par mesure de clémence vis-à-vis de l'étudiant, dont les notions de droit semblaient un peu floues, il a accepté que le référé soit repoussé au 20 mai, mais il demande d'ores et déjà aux quatre hébergeur