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Interview

Santé. Une étude du CNRS conclut qu'il n'est pas nécessaire d'interdire les jeux à tous les sujets épileptiques. Epilepsie: les jeux vidéo sont blanchis.

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publié le 23 avril 1999 à 0h48

Il y a les idées reçues. Et ceux qui tentent de les combattre.

Robert Naquet, chercheur à l'institut Alfred-Fessard du CNRS à Gif-sur-Yvette (Essonne), vient de publier une étude menée avec cinq centres hospitaliers français. Réalisé auprès de 115 patients épileptiques, ou susceptibles de l'être, âgés de 7 à 30 ans, ce travail débuté en 1995 démontre que les jeux vidéo ne seraient pas des éléments déclencheurs de crises d'épilepsie. A condition toutefois de respecter certaines précautions. Entretien avec un ancien médecin devenu chercheur et qui «travaille sur l'homme, mais aussi sur les animaux. Le singe, ou la poule, sont ainsi sujets à l'épilepsie. Mais eux ne connaissent pas les jeux vidéo».

Pourquoi avez-vous lancé cette étude?

Il y a eu en 1993 quelques cas d'enfants anglais ayant présenté des crises d'épilepsie en jouant. En France, le ministère de l'Economie et des Finances, contacté par des firmes de jeux qui se demandaient comment réagir, avait débloqué des subventions pour que des recherches soient faites. Une première réflexion avait donc été menée qui avait abouti à afficher sur tous les jeux vidéo, du Game Boy au jeu sur écran, une mise en garde pour les utilisateurs.

Ensuite, nous nous sommes réunis pour définir un protocole d'étude. Nous avons conçu une bande vidéo que nous avons diffusée aux patients. Trois séquences de jeu, de deux minutes chacune, entrecoupées d'écran noir en guise de période de repos. La première séquence présentait des extraits de jeu pas tr