Une journée de soutien électronique, en plus des pétitions, lettres
de soutien, et affiches sauvages placardées à Paris, c'est ce qu'ont lancé, presque en dernier recours désespéré, les «amis de Karim Khalki», ce prisonnier en grève de la faim depuis soixante-sept jours à la centrale d'Arles, en prison depuis la prise d'otages de la cour d'assises de Nantes, en décembre 1985. Ce jour-là, le 19, Khalki, fraîchement sorti de prison où il vient de purger sa peine pour un petit braquage de 5 000 F, déboule au procès de son ami Georges Courtois qui passe aux assises pour un autre braquage (18 000 F, cette fois). «C'est une prise d'otages», dit-il. Rétention des jurés et des magistrats, logorrhée sur la justice, la prison, et la société, la «prise d'otages» dure trente-six heures. Courtois, son complice Patrick Thiolet, et Khalki se rendent sans violence, contre une promesse d'expulsion pour Khalki, «vers le pays de son choix» faite par le commissaire Broussard, signée par Pierre Joxe, alors ministre de l'Intérieur. L'arrêté n'a jamais été exécuté, Khalki est enfermé, jugé et condamné à vingt ans de réclusion criminelle et se trouve aujourd'hui dans la situation de vouloir être expulsé" depuis quatorze ans. Il est en grève de la faim, pour réclamer une libération conditionnelle et une expulsion vers le Maroc. Ses amis, eux, ont été libérés. Et Courtois a réalisé un site, avec son histoire, la grève de la faim, les mémoires de Broussard, la réponse du ministère de la Justice" Aujou