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Libération

Banc d'essai. Un fil qu'on se collle à la main. L'organiseur éléctronique, extension nomade du bureau personnel, impose l'usage d'un sabir techno.

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publié le 28 mai 1999 à 1h13

Ça commence par une remarque blessante: «Ooohhhh, mais c'est un

modèle de gonzesse!», raille un ami branché techno en découvrant l'objet. Jouet à la mode chez les mâles virils, le modèle testé de PDA (1) (Personal Digital Assistant, assistant numérique personnel) se retrouve qualifié ainsi parce qu'il est petit, et plutôt joli, avec ses angles adoucis et sa couleur métallisée. Observons l'engin censé remplacer tout à la fois le carnet d'adresses, l'agenda, et si l'on veut, l'hebdo de loisirs Pariscope, voire un livre: un petit écran verdâtre et un stylet pour griffonner adresses et numéros de téléphone. Le tout assez petit pour tenir dans la poche de chemise. Premier constat: il ne suffit pas de se promener avec l'objet en poche, encore faut-il maîtriser le sabir techno, très particulier, qui l'accompagne.

«Bienvenue chez les Pikioubes.»

Avec cet engin, nous voilà devenu membre de la communauté des P3 («Pikioube» en VO, pour Palm Pilot People). P3 comme ­ est-ce un hasard? ­ le code donné par l'armée aux personnes ayant des problèmes psychologiques. Très vite, on devient aussi hystérique et sectaire que les autres pikioubes, raillant les dinosaures qui se promènent avec des modèles concurrents dotés d'un clavier («c'est quand même topissime d'écrire directos sur l'écran!»). En pikioube content de l'être, on ingurgite très vite (1 heure) l'alphabet simplifié obligatoire pour entrer des données sur l'organiseur. Seul moment de doute: au restaurant, lorsqu'il faut affronter le