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Libération

Ces pirates qui montent des bateaux. Comment évaluer la crédibilité d'un hacker? De nombreux journalistes américains se sont laissés duper par des pros du piratage.

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publié le 28 mai 1999 à 1h12

Los Angeles, correspondance.

Un Robin des Bois du cyberespace qui pirate des sites pédophiles, ravage leur disque dur et laisse des images de python sur la page d'accueil: l'histoire avait tout pour plaire aux médias. Depuis plus de deux ans, des douzaines d'entre eux (Florida Today, The Independent of London, Wired News) ont décrit les exploits du hacker connu sous les pseudos de Christian Valor ou de Se7en. En réalité, le pirate-justicier avait mené tout le monde en bateau. Sauf ses amis hackers: «Je n'ai pas mis longtemps pour vérifier que Se7en mentait sur ses aptitudes», dit Brian Martin alias Jericho, ancien collègue de Valor à New Dimensions International, une compagnie de sécurité informatique basée en Californie. En octobre 1998, après avoir tenu sa langue plus d'un an, il a dénoncé Se7en sur Errata, une page web qui démonte les mythes colportés par les hackers avides de publicité (lire encadré.) «Se7en n'est PAS un hacker avec dix-sept ans d'expérience à son actif. En fait, il n'y connaît rien en téléphone ni en hacking», écrit Brian Martin. Acculé par le journaliste Steve Silberman de Wired News en février, Se7en a admis qu'il n'avait jamais inquiété un seul site pédophile ce qui n'a pas empêché le magazine Popular Mechanics de publier encore récemment un portrait élogieux du hacker fraudeur.

A l'instar d'Errata, une poignée de sites gérés par des hackers tentent de démêler la fiction de la réalité dans l'univers opaque du piratage informatique et proposent de répon