Le Successeur de pierre se passe en l'an 2030, dans un avenir où
l'essentiel de l'humanité, les Larves, vit dans des cocons. Chacun dans sa boîte n'est relié aux autres que par le Web. Seuls deux groupes échappent à cette claustration: les No-Plugs, rebelles qui ont fui ces cocons, et les Imbus, caste politique qui tire le plus grand bénéfice de cette organisation. Jusqu'au jour où une série de meurtres menace ce bel équilibre. Heureusement, Calvin, le hacker génial, lâche sa meute d'agents intelligents pour aller fouiner dans les poubelles du Web. Ce qui se présente comme un livre de science-fiction peut aussi être lu comme une réflexion sociologico-métaphysique où Jean-Michel Truong expose une vision pessimiste, noire même, de notre monde. Un monde où la convergence du libéralisme et de l'Internet peut accoucher d'une société monstrueuse, et où l'Homme est tellement imparfait et décevant qu'il vaudrait mieux, finalement, qu'il laisse place à la machine. Entretien avec l'auteur.
Où êtes-vous allé chercher cette histoire? Il y a une sorte d'hystérie à propos de l'Internet, décrit comme ultime mode de communication, de communion quasiment. Or, le Web est aussi un moyen de cloisonnement. Je me suis donc demandé ce qui se passerait si le scénario optimiste dérapait: l'Internet peut aussi être un bon moyen de diviser pour régner. A cause de son architecture et de ses interfaces actuelles, le Web ne joue pas le rôle d'ouverture sur le monde qu'on en attendait. Il est construit