C'est un rêve, déjà vieux, et récurrent. Une sorte de quête ultime.
De fantasme terminal. Un songe qui remonte à la première machine, un ZX80. Ou un Oric. Ou un Amstrad. Un Atari, peut-être. Qu'importe la marque, au fond. C'était au tout début de l'informatique populaire, à l'aube des années 80. Quand les ordinateurs coûtaient bien moins cher que le moindre PC bon marché d'aujourd'hui. C'était au temps de l'adolescence, des découvertes et du vertige. Quand il n'y avait ni modem, ni Internet, ni «interactivité», ni CD-Rom. On s'en passait bien, d'ailleurs. Car il était là, lumineux et glacial, énigmatique et généreux, et surtout prometteur: l'écran. L'écran de l'ordinateur. Qui se suffisait à lui-même. Il n'était pas bien joli, à cent lieues de posséder la haute définition d'aujourd'hui. Souvent, c'était la vieille téloche noir et blanc qui faisait office de. Un poste pourri, en mono garantie, et à coins jamais carrés, avec quatre touches en façade pour TF1, Antenne 2, FR3 et marche-arrêt. Mais le moniteur était là, royal. Face à l'informaticien en chambre. Comme un reflet du bidouilleur-maison. Comme un miroir qui renvoyait l'amateur de code binaire à sa condition d'homme/de femme seul(e). Quinze ou vingt ans plus loin, on en est toujours là. Seul face à la machine. Seul face à la broyeuse de temps et d'énergie. Seul avec soi-même. Et, depuis, c'est l'introspection qui perdure. Le besoin de se fouiller, de cerner ses limites, par jeu interposé, par bug à pister, ou par conne