Le très puissant et mercantile George Lucas a beau multiplier les
jeux vidéo autour de la Guerre des étoiles, il ne parviendra jamais à obtenir la place symbolique qu'il vise dans le coeur des joueurs. Cette place est prise depuis longtemps par la série des Final Fantasy, qui sont le véritable équivalent de Star Wars au royaume des manettes.
Ces jours-ci sort le huitième volet de cette saga, deux ans après le triomphe en France de Final Fantasy VII (FF7), le premier à être sérieusement commercialisé sous nos latitudes. Le succès de ce jeu de rôles en a étonné plus d'un, parce qu'il démentait radicalement l'idée selon laquelle le concept Final Fantasy, si profondément caractéristique d'une certaine vision nippone du jeu vidéo, était inexportable. Sur l'Archipel, Final Fantasy est un culte de masse depuis la sortie du premier du nom en 1987, sur console Famicon (d'une micro-puissance de huit bits) et sous une forme qui nous fait (tendrement) sourire aujourd'hui: décors primaires, bestioles anguleuses et héros à peine gribouillés. Néanmoins, les bases étaient pour l'essentiel mises en place: quatre personnages aux techniques de combat différentes, des magies complémentaires et un principe évolutif qui est devenu l'un des canons du genre RPG (role playing game) tout entier.
Douze ans plus tard, la série s'est écoulée à plus de 25 millions d'exemplaires. Cette réussite a d'abord permis à SquareSoft, la maison mère, modeste boîte nippone qui était sur le point de vaciller, de devenir