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Libération

Moi Jeux. Violemment séduisant.

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publié le 29 octobre 1999 à 1h24

Nous voilà prévenus. Avant même d'afficher, comme c'est la règle, le

logo de son éditeur, Dino Crisis débute par cet avertissement: «Ce jeu contient de nombreuses scènes de violence.» Cet éditeur, c'est Capcom, studio japonais et pilier fondateur de l'industrie du jeu vidéo, avec son rival et compatriote Square. Capcom est aussi le spécialiste du bon petit thriller compact dont il a étalonné le modèle il y a quelques années avec l'excellent Resident Evil, succès universel du rayon aventure-action gore, mais aussi cible privilégiée de l'association bigote Familles de France, qui y a vu l'emblème du démon contre lequel elle lutte.

On ne sait s'il existe une association Familles du Japon, mais on en doute: sur l'Archipel, le jeu vidéo est beaucoup plus libre de ses mouvements qu'en Europe. Le public y étant aussi plus large, donc plus âgé et plus mature, le marché nippon de la virtualité ludique s'est naturellement réparti en segments qui, sous nos latitudes, feraient probablement scandale: les jeux d'épouvante corsés y font florès, les jeux érotiques aussi. Surtout, les versions locales des titres qui jouent sur l'angoisse horrifique sont souvent bien plus radicales que les versions des mêmes jeux ultérieurement diffusés dans le monde entier: c'était notamment le cas de Resident Evil, édulcoré de ses images les plus saignantes. On semble avoir cette fois voulu prendre les devants avec cet avertissement sur «les scènes de violence». Mais qu'on nous permette de douter de son effi